Fiche :
- Date de sortie : 4 janvier 2017
- Durée du film : 1h48
- Genre : Fantastique, Drame
- Avec : Lewis MacDougall, Sigourney Weaver, Felicity Jones
- Réalisé par : Juan Antonio Bayona
Résumé :
Conor a de plus en plus de difficultés à faire face à la maladie de sa mère, à l’intimidation de ses camarades et à la fermeté de sa grand-mère. Chaque nuit, pour fuir son quotidien, il s’échappe dans un monde imaginaire peuplé de créatures extraordinaires. Mais c’est pourtant là qu’il va apprendre le courage, la valeur du chagrin et surtout affronter la vérité…
Ma Critique :
La thématique des enfants ayant pour meilleur ami un monstre est devenu très tendance au cinéma ces dernières années : « Peter et Elliott le Dragon », « le BGG » ou encore « Le voyage d’Arlo ». C’est également le cas pour le dernier long-métrage, « Quelques Minutes après Minuit », de Juan Antonio Bayona, adaptation du roman de Patrick Ness. Le réalisateur a voulu porter cet œuvre littéraire au cinéma afin de rester dans la lignée de ces thématiques phares que l’on avait pu repérer dans « l’Orphelinat » ou encore le magnifique « The Impossible » : Des personnages se retrouvent dans une situation anxiogène, avec le spectre de la mort qui se profile à l’horizon, selon lui. Au casting, nous retrouverons le jeune Lewis MacDougall, ayant un rôle dans « Pan », la courageuse Felicity Jones, récemment aperçu dans « Rogue One » ou encore la douce Sigourney Weaver.
Sous ses fonds fantastiques, quel est le résultat de ce film ? Parlons-en avec une nouvelle critique, signée MediaShow !
Une histoire sombre et émouvante
L’année 2017 débute à peine que le grand écran nous impressionne déjà ! Première belle surprise cinématographique, « Quelques Minutes après Minuit » est une véritable réussite, une œuvre poétique, émouvante et artistiquement somptueuse. L’imagination de Juan Antonia Bayona est magnifiquement retranscrite dans ce conte à l’accent onirique, afin de nous faire vivre une folle aventure aux côtés de Conor et son compagnon l’Arbre. L’histoire nous raconte la rude vie de ce jeune enfant, confronté à l’intimidation de ses camarades, à la maladie de sa mère, à l’absence de son père mais aussi à la fermeté de sa grand-mère. Pour fuir la misère quotidienne, Conor n’hésite pas à se réfugier dans son monde imaginaire et artistique, où il fera la connaissance d’un monstre… son nouvel ami. Oscillant entre le fantastique et le dramatique, le film confronte le spectateur à sa plus profonde inquiétude : la mort, un personnage démoniaque. On y retrouve également des thématiques fortes telles que le harcèlement, de la famille ou encore de la sortie de l’enfance.
Autant dire que le fond scénaristique est assez brutal mais abordé avec intelligence et poésie, sous un fond fantastique franchement exceptionnel, avec le Monstre. Pour attendrir le spectateur, le réalisateur n’hésitera pas à installer une ambiance mélancolique, où de nombreux « tire-larmes » viendront accentuer la maturité étonnante du scénario. Après sa rencontre avec le Monstre, la nuit nocturne de Conor sera marquée par trois saynètes, symbolisées comme un ensemble d’étapes à franchir pour le jeune homme, très représentatives, pleines de valeurs et avec une très belle morale. De quoi dynamiser le rythme de l’histoire principale et apporter une touche de lyrisme ! Mais le plus intéressant dans tout cela, c’est la touche personnelle apportée aux petits contes par le réalisateur : la réaction des personnages. Loin d’être conventionnelle, cet apport permettra vraiment au film de se distinguer d’un simple récit pour enfants. Véritable bulle d’émotion, l’histoire introduira enfin des personnages attachants et singuliers. Une véritable finesse d’écriture, une alliance fantastique et dramatique parfaite, pour nous offrir un final douloureux mais moralisateur et révélateur.
Douceur, élégance et poésie.
En plus d’un scénario très complet, le réalisateur nous offrira un rendu visuel grandiose et d’une élégance exceptionnelle. Le film nous offre, d’une part, des contes picturaux magnifiquement réalisés, mais également une histoire réelle, celle de Conor, saupoudrée de fantastique par la présence du Monstre. En effet, le thème de la peinture est également mis en avant avec de belles illustrations techniques. Ainsi, l’alchimie opère à merveille entre réalité et fiction, avec une douceur lyrique vraiment agréable visuellement. D’autre part, les effets spéciaux numériques sont en petit comité mais ce choix est une franche réussite, surtout quand on apprend que le Monstre est issu d’une maquette construite à la main. Cela nous fait un peu rappeler l’esthétique présente dans les œuvres de Tim Burton. Enfin, pour accompagner l’ensemble, le réalisateur proposera une bande sonore très harmonieuse. Du beau travail, Mr Juan Antonio Bayona !
Terminons par le casting, juste et talentueux. Pourquoi l’avoir mis dans cette partie ? Tout simplement pour l’interprétation émouvante et élégante de la part des acteurs. Tout d’abord, le jeune acteur Lewis MacDougall (apparu dans « Pan ») portera le rôle de Conor. Le garçon fait preuve de courage et nous propose un bon jeu d’acteur. Puis, nous retrouverons également Felicity Jones, dans le rôle de la mère malade, mais aussi Toby Kebbell, dans le rôle du père de Conor, et enfin Sigourney Weaver, dans le rôle de la grand-mère. Au final, le film est vraiment complet sur tous les fronts ! Bravo !
Pour conclure… « Quelques Minutes après minuit » est la première surprise de ce début d’année 2017. Entre réalité et fiction, le film nous proposera une histoire émouvante et poétique, en abordant élégamment des thématiques fortes telles que le cancer, le harcèlement ou encore la peinture. Une véritable réussite scénaristique et visuelle, saupoudrée d’un zest de fantastique ! Enfin, le casting est vraiment talentueux, porté par Lewis MacDougall et Felicity Jones !
Ma note : 17/20