Fiche :
- Date de sortie : 3 mai 2017
- Durée du film : 1h55
- Genre : Action, Comédie, Science-Fiction
- Avec : Claudio Santamaria, Luca Marinelli, Ilenia Pastorelli
- Réalisé par : Gabriele Mainetti
Résumé :
Poursuivi par la police dans les rues de Rome, Enzo plonge dans les eaux du Tibre et entre en contact avec une substance radioactive qui le contamine. Il réalise bientôt qu’il possède des pouvoirs surnaturels : une force et une capacité de régénération surhumaines qu’il décide de mettre au service de ses activités criminelles…
Ma Critique :
Pour un budget de 1,7 millions d’euros, « On l’appelle Jeeg Robot » est le premier long-métrage de Gabriele Maiteni, un réalisateur italien de 40 ans. Bien loin des gros blockbusters américains de Marvel et DC Comics, ce film fantastique a tout de même été très remarqué, en recevant de nombreuses récompenses durant la Cérémonie des « César Italien » avec 7 titres, dont celui du meilleur acteur, de la meilleure actrice et du meilleur réalisateur.
En s’inspirant du manga japonais « Kotetsu Jeeg » créé par Go Nagai tout en lui rendant hommage, le film de Gabriele Maiteni arrivera t’il à se démarquer dans le monde des super-héros ? Tentons d’exposer ses points positifs et négatifs, au cœur de cette nouvelle critique sur MediaShow !
Le « Hancock » à l’italienne !
Le film nous raconte l’histoire d’Enzo Ceccotti. Poursuivi par la police dans les rues de Rome, ce dernier décide de plonger dans le Tibre pour se cacher. Entrant en contact avec du liquide radioactif, Enzo développe alors des pouvoirs surnaturels qui lui offre une force surhumaine. Va-t-il s’en servir pour régner sur le mal, ou continuer à vivre dans la criminalité ? Verdict d’après-séance : malgré quelques défauts, j’ai trouvé ce film assez étonnant avec une approche intéressante du super-héros (ou de l’anti-héros ?), proche de celle de « Hancock », et faisant preuve d’une belle et grande ambition pour cette petite production.
Tout d’abord, la construction du scénario semble être intéressante : d’un côté, le spectateur suit l’histoire d’Enzo et de l’évolution de sa relation avec Alessia, de l’autre, l’histoire d’un gang de mafieux dirigé par un gitan complètement déjanté. Ces deux chemins se croisent finalement, pour nous offrir une seconde partie étonnante et brillamment orchestrée. Bien que le point de départ soit commun aux gros blockbusters (un accident), le film cherche à s’éloigner des clichés américains en offrant une nouvelle vision du super-héros, en s’inspirant fortement de la culture pop et des mangas. On y retrouve d’ailleurs de nombreuses références, qui réussissent à donner une patte d’originalité au film.
Néanmoins, le film a beaucoup de mal à se lancer. En effet, en essayant de poser une base solide, le réalisateur en oublie le rythme, laissant une première partie beaucoup trop longue à mon goût. Le rebondissement final arrive beaucoup trop tard, avec une seconde partie trop courte et qui aurait mérité d’être plus approfondie (bien que le final proposé soit excellent… C’est franchement dommage !). Enfin, on pourra regretter un petit relâchement sur l’équilibre entre les deux histoires présentées. En effet, à vouloir trop mettre en avant le futur ennemi de Jeeg Robot, le réalisateur délaisse par moment le cœur du film : le protagoniste, au profit de scènes parfois inutiles.
Moins d’effets spéciaux, plus d’ambition.
Bien que la construction scénaristique ne soit pas le point fort du film, son contenu est en revanche très prometteur. Sa principale qualité est de ne pas rechercher le spectaculaire, comme dans les gros blockbusters américains, mais d’offrir une belle approche sociale en inscrivant ses personnages dans une réalité sordide. Moins d’effets spéciaux, moins d’action mais un développement des personnages brillant et franchement redoutable. D’un côté, le film se concentre sur l’émouvante relation entre Enzo et Alessia. En effet, bien que ses pouvoirs ne soient pas extraordinaires, il faut avouer que cet anti-héros, proche du peuple, est particulièrement attachant, tout comme cette charmante jeune femme fan de manga. De l’autre côté, le gang de mafieux nous offre des scènes assez cocasses, doté d’un humour cynique. Leur leader est un gitan complètement allumé, et c’est avec un plaisir malsain que l’on regarde ses atrocités.
« On l’appelle Jeeg Robot », c’est aussi un film qui n’hésite pas à mélanger habilement les genres en nous proposant de l’action, de la violence, de l’humour noir, de la romance, du malsain, du fantastique mais également une part dramatique. Ce qui le rend difficile à classer. D’autre part, la bande sonore est honorable et bien intégrée dans l’esprit du long-métrage. Côté effet spéciaux, c’est franchement étonnant et intelligemment utilisé. En effet, ce n’est pas du Marvel mais les pouvoirs du super-héros ont le mérite d’être correctement représentés. D’ailleurs, petit clin d’œil à la fabrication « maison » du masque du super-héros, une très bonne idée ! Puis, la direction artistique est très satisfaisante, avec de magnifiques décors de Rome et une belle représentation de la culture italienne (comme la ferveur autour du football), de la crise qui touche le pays mais également de la mafia italienne.
Enfin, on retrouve également de l’ambition dans le casting du film. Le duo formé par Claudio Santamaria et Ilenia Pastorelli est rempli de grâce et de sincérité. Leur complicité est émouvante et très atypique ! Face à eux, Luca Marinelli et ses acolytes créent la surprise pour nous offrir une mafia italienne, certes un peu cliché, mais tellement jouissive ! Un casting étonnant, qui mériterait plus d’attention !
Pour résumer… Première réalisation de Gabriele Maiteni, « On l’appelle Jeeg Robot » est une agréable surprise, nous proposant un film fantastique rempli d’ambition. La construction scénaristique n’est évidemment pas le gros point fort, avec un rythme assez lent et une seconde partie beaucoup trop courte. En revanche, le contenu est très intéressant, privilégiant le relationnel au spectaculaire. La direction artistique est honorable, tout le casting ! Un bel espoir pour le cinéma italien !
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Note pour la direction artistique : | ![]() |
Note pour le casting : | ![]() |
Note Globale : |
13/20 |