Festival Cinéma – Orry-la-Ville (Première édition)

Ce fut un immense plaisir de participer à cette première édition du Festival Cinéma à Orry-la-Ville dans l’Oise (60) : trois jours marqués par la convivialité, des bénévoles très investis (et son président très accueillant et passionné : José Ainouz), une véritable richesse culturelle (à travers le long-métrage de Luc Marescot et les différents courts-métrages) ainsi que de délicieuses pâtisseries concoctées par des habitantes d’Orry-la-Ville !

Peut être une image de dessert et intérieur

La programmation du Festival

C’est avant-tout un festival de courts-métrages authentiques et originaux. Parmi les 372 courts-métrages présentés, les 14 meilleurs ont été projetés le samedi. Finalement, le jury a délibéré pour désigner le grand gagnant : Little Berlin, de Kate McMullen. Elle a remporté un chèque de 1000 euros et un joli trophée !

L’ouverture du Festival (12 novembre)

La soirée a débuté à 19h30 avec la montée des marches et le tapis rouge. Sur le chemin, un photographe professionnel a pris en photo les invités et un verre a été gracieusement offert. Comment bien débuter ce festival !

Quelques prises de notes sur le film « Poumon vert et tapis rouge », réalisé par Luc Marescot. Comme son titre l’indique, ce documentaire se scinde en deux parties :

D’un côté, c’est un poumon vert : un documentaire assez atypique où le réalisateur mélange avec beaucoup d’habilité des images de la nature ainsi que son retour d’expérience sur la naissance et la construction de son projet : le thriller biologique, « The Botanist ». Cette construction scénaristique offre une part de fiction à l’œuvre, fort appréciable, et permet de se démarquer des autres documentaires plus classiques sortis sur le grand écran.

De l’autre, c’est un tapis rouge : le film traite de trois thématiques fortes et très intéressantes. On voit très clairement l’implication de Luc Marescot :

  • La complexité de l’industrie cinématographique. Luc expose les difficultés qu’il a rencontré pour démarrer son projet : le budget, le scénario, la mise en scène, les effets spéciaux, les acteurs.
  • La persévérance, essentiel pour mener à bien ses ambitions.
  • La lutte contre la déforestation. C’est le combat mené par Luc depuis plusieurs années.

Ce récit personnel est une belle expérience de cinéma, une vraie leçon d’espoir et un bel hommage à Francis Hallé ! A ne pas manquer !

La journée des courts-métrages (13 novembre)

Parmi les 14 courts-métrages, j’ai pu assisté à la projection des neuf premiers. Les voici, ainsi qu’un lien vers la fiche de présentation (+ lien de lecture si disponible).

  • Entracte, réalisé par Anthony Lemaître.
  • Jeanne, réalisé par Fabien Remblier
  • Le dernier mot, réalisé par Lucas Warin
  • Mute, de Charles Jappé et Renaud Lagorce (dispo’ sur Vimeo)
  • Gamineries, de Mikael Gaudin
  • Nuage, de Joséphine Hopkins
  • Lifecall, de Charlie Fargialla (dispo’ sur YouTube)
  • Little Berlin, de Kate McMullen
  • Bons amis, de Martin Soudan (dispo’ sur OCS).

Voici quelques prises de notes sur ces neufs courts-métrages :

Entracte

Un court-métrage divertissant, abordant plusieurs thématiques très d’actualité :

> Le passage de l’adolescence à l’âge adulte
> La découverte du cinéma
> Les jeunes de banlieues

Certes, les dialogues sont simples mais ils vont à l’essentiel et le spectateur peut se projeter aisément dans cette histoire. La relation entre les personnages est bien développée, tout particulièrement entre le père et son fils. Il y a d’ailleurs un mystère bien conservé sur cette relation familiale et un long-métrage serait la bienvenue pour en apprendre davantage.

Jeanne

Un court-métrage dramatique puissant, très humaniste et riche en émotion. Ce sont deux mondes qui s’entrechoquent à travers ces deux personnages : un migrant gay Abdel et une femme isolée Jeanne, bourrée de préjugés et raciste. Le thème de la souffrance est bien traitée.

D’autre part, il y a un véritable travail sur la mise en scène et le cadrage. Beaucoup de plans rapprochés qui permettent d’appuyer cette relation intime. Egalement, un beau travail sur la couleur : froide (bleu) et chaude (rouge), évoluant peu à peu jusqu’à cette chute dramatique. Enfin, la distribution est marquante : Myriam Boyer joue parfaitement son rôle. Une interprétation nuancée à la fois violente dans ses propos, reflet de sa solitude, et tendre, une fois la relation installée.

Le dernier mot

A travers sa réalisation, Lucas Warin nous offre une dimension fantastique intrigante avec ce mystérieux pouvoir de créer un monde selon notre volonté et de l’effacer à l’infini. C’est un court-métrage au format très court (environ 4 minutes) mais qui va à l’essentiel et qui nous projette directement au coeur de l’histoire. La chute est particulièrement étonnante et livre une morale particulièrement amusante : la femme a toujours le dernier mot.

De plus, côté personnage, la rencontre entre un écrivain australien et une femme française offre une touche d’originalité supplémentaire à l’histoire. Enfin, la personnification du chien est inattendu et vraiment fun !

Mute

Très créative, la réalisation de ce court-métrage est également très intéressante puisque « Mute » a été tourné en 48 heures avec certains contraintes (la présence d’un DJ dans l’histoire, le registre romantique, etc.) mais également les moyens financiers des deux réalisateurs. L’écriture est le véritable atout du court-métrage, soignée et très poétique.

Charles Jappé et Renaud Lagorce opte pour une histoire romantique bouleversante d’un homme muet à la recherche du bonheur après avoir perdu sa voix. « Mute » dégage une forte sensibilité et nous bouleverse littéralement par son dénouement brillant et riche en émotion. Cette chute permet aussi de lever le mystère sur ce DJ qui enregistre les sons de la ville. Enfin, côté mise en scène, les deux réalisateurs optent pour un cadrage rapproché, apportant cette dimension dramatique à l’œuvre.

Gamineries

A travers son court-métrage, Mikael Gaudin transmet sa perception de l’adrénaline et de la prise de conscience du danger. Il en ressort ainsi un côté thriller dramatique, avec cette sensation de peur, une vraie tension que l’on ressent pour les jeunes personnages. D’autre part, « Gamineries » réussit habilement à illustrer la limite ente les jeux d’enfants et la réalité, sans jamais tomber dans un simple clip de prévention. C’est d’ailleurs une histoire très d’actualité qui permet de dénoncer certaines fictions dangereuses telles que « Squid Game ».

Le point négatif : j’ai eu un peu plus de mal avec les antagonises qui sont un peu clichés…

Nuage

Joséphine Hopkins nous offre un court-métrage de science-fiction dans un décor / univers apocalyptique. Toute l’intrigue tourne autour de ce mystérieux nuage toxique qui, selon les médias, s’annonce très dangereux pour les habitants. Il y a donc une véritable tension au sein de cette réalisation, accentuée par l’excellente et percutante bande sonore.

D’autre part, la relation mère-fille est soignée sur l’écriture, où les rôles s’inversent : la fille prend soin de sa mère. Egalement, « Nuage » repose sur une thématique forte : le deuil, avec cette scène d’introduction, le nuage de cendre qui symbole la mort, l’une des protagonistes qui trouve la paix après la mort de son père en le voyant dans le nuage, ou encore le cancer de la mère. De plus, la mise en scène est remarquable avec des effets spéciaux soignés. Les scènes de rêve sont d’ailleurs fortes et prenantes. Enfin, la distribution est portée par deux jeunes actrices talentueuses.

Lifecall

C’est malheureusement le court-métrage qui ne m’a pas vraiment marqué. Bien que le fond scénaristique soit prenant, la forme est un peu expédiée : un format trop court et beaucoup trop d’information à absorber. Au vu de la complexité de l’histoire, Charlie Fargialla aurait dû proposer un format plus long afin de développer davantage ses idées qui sont pourtant très bonnes et d’actualité (les réseaux / sites de rencontres, la limite entre le monde virtuel et réel). Dommage !

Little Berlin

Très certainement l’un des courts-métrages le plus bluffant de ce festival. « Little Berlin » est une comédie historique vraiment loufoque, racontant l’histoire du taureau Peter qui, suite à la construction du mur de Berlin, se retrouve séparé de ses 36 vaches. J’ai particulièrement apprécié cette réalisation tirée d’une histoire vraie et narrée par le talentueux Christopher Waltz. Traiter un sujet historique tragique sous un trait humoristique, c’est le véritable point fort du scénario. Le plus étonnant, c’est que la voix-off reste très sérieuse malgré cet humour omniprésent. Donc forcément, il parait difficile de ne pas rigoler ! Kate McMullen réussit ainsi le pari de ce savant mélange entre tragédie et comédie, avec beaucoup de finesse.

Côté mise en scène, le court-métrage se présente également comme un documentaire en diffusant de nombreuses images de l’époque. C’est une bonne idée !

Bon amis

Un court-métrage honorable autour de cette histoire d’amitié qui tourne au règlement de compte car Felix ne veut plus partager une amitié avec Raphael. Le scénario repose essentiellement sur cette discussion entre amis, ainsi qu’à la classification des personnalités en fonction des couleurs : les bleus (analytique, réfléchi), les jaunes (sociable, démonstratif), les verts (attentionné, calme) et les rouges (direct, indépendant).

Côté mise en scène, j’ai trouvé la caméra un peu instable. C’est peut-être volontaire de la part du réalisateur pour ‘dynamiser’ le scénario mais, visuellement, le rendu n’est pas très agréable.

Malheureusement, je n’ai pas pu assister à la projection des cinq derniers courts-métrages : Le monde en Soi, Le silencieux rivage, Halter Ego, L’inconnu et La veuve Saverini.

La remise des prix (14 novembre)

Cette troisième journée marque la fin de ce festival avec la remise des prix : le meilleur court-métrage parmi les quatorze diffusés le samedi, ainsi que le prix des élèves parmi les trois courts-métrages diffusés le dimanche. En effet, durant ce festival, des élèves du collège du Servois ont réalisé trois courts-métrages accompagnés de trois réalisateurs. Une belle expérience pour ces jeunes étudiants ! Les trois réalisations sont disponibles sur la page Facebook du festival.

Voici en illustration les trophées concoctés par Julien Lebbihi :

Voici le palmarès du Festival Cinéma de Orry-La-Ville 2021 :

  • Grand prix : « Little Berlin » de Kate McMullen
  • Prix des élèves : « Pourquoi j’étais comme ça »

Mentions spéciales du Jury :

  • « Entracte » d’Anthony Lemaître
  • « Le monde en soi » de Sandrine Stoianov et Jean-Charles Finck
  • « Bons amis » de Martin Soudan
  • « Nuage » de Joséphine Hopkins

Je participerai sans hésiter à l’édition 2022 !
A l’année prochaine, je l’espère ! 🙂

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