The Neon Demon

neon

Fiche : 

Résumé :

Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté.

Ma Critique :

The Neon Demon, la nouvelle réalisation de Nicolas Winding Refn, souvent connu pour son style très particulier, violence, ambiance angoissante ou encore outrance mises en avant. Effectivement, on se souvient très bien d’Only God Forgives ou encore Drive, deux long-métrages qui illustrent parfaitement le style du réalisateur, ouvert pour un public très restreint. C’est dans le même esprit que The Neon Demon a été réalisé. Plus qu’un simple thriller et film d’épouvante-horreur, ce film est un véritable souffle d’art, un mélange de poésie et de violence. Le réalisateur s’intéresse vraiment aux extrêmes du genre, en prenant appui sur le milieu de la mode. Dans ce film, nous retrouvons donc une jeune fille, nommée Jesse, qui s’apprête à se lancer dans une nouvelle carrière dans le monde du mannequinat, suite à la mort de ses parents. Apparenté au long-métrage Black Swan, les rêves de la jeune fille vont vite se transformer en véritable cauchemar, bousculés par les intentions malsaines et horrifiques de Refn au travers des personnages secondaires. Nous faisons face à une histoire très étrange au cœur d’un monde surréaliste, avec des jeux de lumières et une bande sonore cosmique exceptionnels. MediaShow vous invite à plonger dans cet univers ! Un film qui ne plaira qu’à une mineure partie de spectateurs.

Un univers malsain et horrifique.

The Neon Demon, c’est avant tout une beauté visuelle qu’une histoire réfléchie. L’histoire est en effet très simpliste, mais le réalisateur, comme à son habitude, a tout misé sur l’approche artistique et sonore du scénario. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de spectateurs n’apprécieront pas ce film, qui est pourtant une belle œuvre cinématographique. En thème principal nous retrouvons le milieu de la mode, tourné un peu à la manière d’un film de princesses, mais avec une tournure sadique. Pourquoi ? Jesse est considéré comme « la plus belle » et ses rivales vont tout faire pour transformer sa brillante carrière en un véritable cauchemar. Le monde de la mode, reflet d’un univers malsain et controversé ? C’est le message que souhaiter passer Refn. Il dénonce le monde « du beau », en exposant tous les bas-fonds de ce milieu : esthétique abusive, jalousie, violence, angoisse. C’est en exploitant parfaitement le personnage de Jesse, à la fois si innocente mais tellement sauvage, que le réalisateur pourra mettre en avant la dangerosité de la beauté, et que cette dernière pousse à la violence, mais aussi en incorporant d’autres clins d’œil tels que le puma ou le jaguar empaillé, symbole de l’agressivité féminine de Jesse. Ajouté à cela, on retrouvera des thèmes malsains tels que la nudité et l’anthropophagie pour appuyer encore plus le but ultime de ce long-métrage.

Tous ces procédés cinématographiques, propres au style de Refn, sont accompagnés d’une histoire contenant très peu de dialogues. Une fois de plus, on peut voir que l’aspect visuel du film est vraiment le pilier fondateur. Le réalisateur joue avec les images et non pas avec les mots. Minimalisme de l’intrigue, personnages peu complexes et dialogues « punchlines » résumeront clairement le scénario. Il ne faut donc pas s’attarder sur ce dernier, bien que le réalisateur tient à conserver un certain suspens palpable jusqu’à la dernière minute du film, quant à la vie de Jesse. Il faut plutôt se concentrer sur l’atmosphère du film dont la magnifique photographie de Natasha Braier est magnifique, ou encore la bande sonore envoûtante de Cliff Martinez. On passe vraiment d’un conte de fées à une plongée totalement horrifique ! Le changement se fait de manière progressive, mais tout de même très lentement, afin de tenir en haleine le spectateur, comme pour Drive d’ailleurs ! Ainsi, je pense qu’il faut voir The Neon Demon le plus vierge possible, et simplement se laisser embarquer dans cet univers vraiment unique et complètement décalé.

Du réalisme au surréalisme !

Le film est assez tranchant sur la manière dont il a été tourné. En effet, nous naviguons entre un monde réel et un univers surréaliste. D’un côté, l’histoire se tourne vers la vie de Jesse, son arrivée à Los Angeles, ses grands débuts dans le monde du mannequinat, les difficultés qu’elle rencontre pour s’intégrer dans cette atmosphère si malsaine et cruelle. Puis d’un autre côté, nous voyageons au cœur d’un monde superposé dans les pensées de cette jeune fille. Pour se faire, Refn a remonté ses manches et n’a pas hésité à nous balancer son bagage technique ! Beauté graphique des années 70-80, jeux de lumières où le bleu et le violet sont prédominants, superficialité esthétique (maquillage et costumes), bande sonore cosmique sur un fond « synthwave » et bien d’autres… Pour sa troisième collaboration avec Refn, le compositeur fait encore une fois de plus des merveilles. Sa musique obsédante nous plonge immédiatement dans le film. Au final, nous avons un véritable mélange si justement dosée que le rendu est vraiment exceptionnel. Ainsi, ces deux mondes se superposent brillamment, où poésie, violence et horreur épouseront parfaitement ce thriller.

Un casting scintillant !

Ayant tourné dans de très bons films tels que Super 8, Maléfique ou encore L’Etrange histoire de Benjamin Button, Elle Fanning est très vite repérée par Refn pour tourner comme actrice principale de The Neon Demon. Sous son air si innocent, la jeune fille reflète parfaitement le caractère de Jesse. Elle interprète vraiment bien le rôle et dégage une grande maturité au travers de son personnage. Son double jeu fonctionne parfaitement. A ses côtés, nous retrouvons Jena Malone. Aperçu récemment dans la saga Hunger Games, cette actrice remplit correctement les objectifs qui lui ont été fixé. Dans le rôle de maquilleuse hypocrite, elle y trouve sa place et fait preuve d’un fort charisme. Enfin, on pourra aussi retrouver les diaboliques Bella Heathcote et Abbey Lee. Toutes les trois formeront un trio cannibale et si sadique. Une interprétation vraiment malsaine mais très bien menée. Le reste du casting est convenable.

Pour résumer… Expérience aussi profonde que surprenante, The Neon Demon est à l’image du talent de Nicolas Winding Refn. Le scénario n’est qu’un prétexte pour mettre en avant une esthétique visuelle incroyable. Le monde de la mode, univers malsain et horrifique, est au cœur du sujet. Naviguant entre un monde réel et surréaliste, l’histoire sera magnifiquement accompagnée d’une bande sonore cosmique complètement envoûtante. Un chef d’œuvre à la hauteur de Drive ! Ce film se résumera à « On aime » ou « On aime pas » !

Ma note : 18/20

 

 

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