Fiche :
- Date de sortie : 15 mars 2017
- Durée du film : 1h40
- Genre : Epouvante-Horreur, Drame
- Avec : Julia Ducournau
- Réalisé par : Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah Naït Oufella
Résumé :
Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.
5 bonnes raisons de voir « Grave » :
De l’espoir pour le cinéma de genre Français !
Dans une période où le cinéma français est englouti par les comédies grand public, « Grave » a le mérite de bousculer cette mascarade, en nous offrant un film de genre certes très extrême mais franchement original : le cinéma d’horreur. Et sur un sujet assez rare… trop rare : le cannibalisme. De plus, cette thématique a le mérite d’être insérée dans une situation sociale réelle, celle d’une école de vétérinaire, avec des étudiants. C’est une excellente idée !
Portée par la presse, c’est au final une belle réussite pour Julia Ducournau qui signe son premier long-métrage avec une réalisation simple, maîtrisée et redoutablement efficace. Quel dommage que la production n’a pas pu proposé plus de copies… car les diffusions en salles étaient franchement limitées… Et au lieu de nous passer un genre atypique, on préfère diffuser des comédies françaises abominables, dégradant notre image internationale… En tout cas, si votre cinéma le diffuse encore, ne loupez pas cette occasion !
Une construction scénaristique intelligente
Intelligente pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le scénario prend le temps afin de poser correctement les bases de l’histoire. Le film démarre donc doucement avec une excellente présentation de cette adolescente surdouée de 16 ans, Justine. Elle est végétarienne, comme toute sa famille, et intègre une école de vétérinaire. Puis, le rythme s’accélère progressivement, par le biais de rebondissements efficaces et de scènes particulièrement choquantes, pour renverser le scénario vers un thriller psychologique et franchement gore… En effet, suite à un bizutage, Justine prend goût à la viande, à en devenir obsédée et au final de découvrir sa véritable nature…
Le film trouve donc un véritable équilibre scénaristique, où le spectateur prend un malin plaisir à suivre la chute progressive de l’héroïne. D’autre part, le scénario sème quelques mystères tout au long de l’histoire dans le but d’accrocher l’attention du spectateur. On pense notamment à la scène d’introduction dont on ne comprend pas la signification… mais qui laissera une explication complètement renversante. Enfin, la réalisatrice n’oubliera pas la cerise sur le gâteau avec un twist final tout simplement exceptionnel et vraiment inattendu. En bref… la construction scénaristique est à l’image du film : redoutable, et qui vous laissera sur le culs en sortant de la salle. A noter que l’insertion de passages humoristiques est bien perçu.
Le petit « moins » : une écriture légèrement décevante sur les dialogues, qui manquent parfois de consistance.
Âmes sensibles s’abstenir !
Le sujet du cannibalisme est parfaitement introduit. Malgré quelques scènes crues (sans arrière-pensée… ou pas !), le film ne tombe pas dans l’excès, comme l’avait fait la saga « Saw » à l’époque. Cependant, il faut avouer que le côté gore est terriblement fort avec des scènes marquantes (et parfois jouissives… pour les plus sadiques !), mais l’ensemble reste tout à fait supportable pour les amateurs du genre. D’un côté, le film est en effet vraiment malsain et parfois dérangeant. D’un autre, en y ajoutant une touche dramatique, l’histoire de cette jeune adolescente demeure franchement captivante et irréprochable.
La réalisatrice propose donc une certaine homogénéité au sein de son œuvre, qui permet de voiler légèrement l’aspect un peu trash. Pour information, il est donc totalement paradoxal de lire certaines critiques, reprochant au film d’être trop gore. Le sujet porte sur le cannibalisme, il fallait donc s’y attendre ! C’est un peu comme si un spectateur se plaignait de voir trop de magie dans la saga Harry Potter… En bref, de l’hémoglobine au menu ! Mais servi dans un restaurant gastronomique, et non dans un fast-food comme pour « Saw ».
Une direction artistique irréprochable
La direction artistique est également un atout pour ce long-métrage. Tout d’abord, l’esthétique est très soignée avec une belle représentation de la violence et du gore. Le cadrage des scènes est à la fois envoûtant et effrayant, par le biais de plans larges afin de captiver l’attention du spectateur et de gros plans dans le but de le surprendre. D’ailleurs, certains plans sont franchement osés ! D’autre part, le maquillage est épatant, offrant à l’histoire une certaine crédibilité sur son aspect gore. Ce qui donne également un jeu de couleurs exceptionnel, avec un rouge vraiment imposant.
Enfin, la bande sonore est particulièrement intéressante, puisqu’elle se décompose en suivant rigoureusement la chute de l’héroïne. On part d’une musique entraînante (The Dø – Despair, Hangover & Ecstasy), pour finir avec un style vraiment angoissant composé par Jim Williams.
Des personnages singuliers, porté par un excellent casting
Dernière raison : Le film propose un développement honorable sur la psychologie des personnages, notamment sur Justine et sa sœur. La dégradation de l’héroïne est très bien travaillée, tout comme la relation ambigüe entre Justine, sa sœur et Adrien. Moins de rôles principaux qui permet au scénario de se concentrer sur la singularité de ces trois personnages.
De plus, les interprètes sont excellents. En effet, pourtant inconnu du grand public, le casting est bluffant. Bien évidemment, le point fort de « Grave » réside dans la brillante performance Garance Marillier, une jeune actrice talentueuse pour son premier long-métrage. Elle fait preuve d’une grande maturité ! Mais, les seconds rôles sont aussi remarquables avec Ella Rumpf, dans le rôle d’une sœur complètement psychopathe, ou encore Rabah Naït Oufella, très à l’aise (trop ?) dans son rôle.
Note pour le scénario : | ![]() |
Note pour la direction artistique : | ![]() |
Note pour le casting : | ![]() |
Note Globale : |
16/20 |