Fiche :
- Date de sortie : 21 juin 2017
- Durée du film : 1h35
- Genre : Thriller, Epouvante-Horreur, Drame
- Avec : Joel Edgerton, Kelvin Harrison Jr., Carmen Ejogo
- Réalisé par : Trey Edward Shults
Résumé :
Alors que le monde est en proie à une menace terrifiante, un homme vit reclus dans sa propriété totalement isolée avec sa femme et son fils. Quand une famille aux abois cherche refuge dans sa propre maison, le fragile équilibre qu’il a mis en place est soudain bouleversé.
Ma Critique :
Première découverte de l’été, « It Comes at Night » a été réalisé par Trey Edward Shults, avec Joe Edgerton à la tête du casting. L’histoire raconte la vie d’une famille isolée au sein d’une propriété, alors que le monde fait face à une forte épidémie. Pour venir en aide à une autre famille, ils décident de l’accueillir chez eux. Leur quotidien va alors être bouleversé…
Considéré comme « un chef d’œuvre de l’horreur » indiqué sur les affiches du long-métrage, que vaut réellement la réalisation de Trey Edward Shults ? Verdict d’après-séance de MediaShow !
Bien loin du chef d’œuvre…
Comme pour « The Witch » et « The Visit », ce genre de long-métrage divise les spectateurs. En restant le plus objectif possible, « It Comes at Night » n’a rien d’un chef d’œuvre… et encore moins d’un film d’horreur. Le scénario se tourne plutôt vers un thriller psychologique appuyé par ce huis clos dans une maison bunkerisée. Tout d’abord, ce que l’on pourra retenir de positif sur l’aspect scénaristique c’est l’ambiance instaurée dès les premiers instants : pesante et relativement angoissante. Le climat ne fait que se dégrader au cours de l’histoire, pour en faire ressentir une véritable noirceur, appuyée par cette mystérieuse épidémie qui oblige les personnages à se réfugier dans cette maison glauque et inquiétante. En concentrant intelligemment son film sur les rapports humains, le réalisateur joue habilement avec la psychologie du spectateur qui ne sait absolument rien de la situation actuelle, et ainsi renforcer cette crainte omniprésente.
Face à cela, Trey Edward Shults prend vraiment (trop…) son temps pour instaurer son ambiance. Le résultat est inévitable : un rythme agaçant et un long-métrage particulièrement ennuyant. Certains pourront trouver ce choix intelligent afin de faire monter la tension du film à crescendo. D’autres personnes, comme moi, resteront frustrées face à cette lenteur qui viendra gâcher tout le travail accompli dans l’ambiance. Dans la mesure où le scénario avait eu la capacité de captiver notre attention avec des rebondissements, des indices ou encore des éléments perturbateurs, ce type de rythme n’aurait pas eu d’impact. Mais ce n’est absolument pas le cas pour « It Comes at Night », qui manque véritablement d’explications et de crédibilité (comme pour l’origine du virus) et surtout qui regorge d’incohérences (le port du masque pour se protéger du virus est obligatoire au final ?).
Ce choix est peut-être une volonté du réalisateur, de laisser le spectateur avec de nombreux doutes. Mais, sans la présence de rebondissements ou d’un minimum d’explications, on ne trouve pas le plaisir de regarder ce film qui aura plutôt tendance à nous agacer (voir nous faire somnoler ?) de par son manque total de suspens. L’absence d’horreur de situation n’est pas absolument pas dérangeant, mais aurait eu sa part d’efficacité au sein du scénario. Enfin, je saluerai tout de même la bonne idée de rentrer dans les cauchemars du jeune adolescent, offrant une part d’inquiétude pour le spectateur, mais également la fin du film qui demeure maîtrisée et abrupte, afin de coller avec la noirceur de l’histoire. En bref… rien d’intéressant, rien d’original, aucuns enjeux, rien… mise à part l’ambiance…
Mais un choix artistique efficace
Si le scénario m’a fortement déçu, la direction artistique m’a en revanche totalement séduit pour deux raisons : les décors et la bande sonore. En effet, le choix du décor colle parfaitement avec l’ambiance instaurée par le réalisateur. D’une part, cette immense forêt est vraiment effrayante, particulièrement lorsque la nuit tombe, avec cette noirceur omniprésente. Cela rattrape un peu le manque de suspens et d’angoisse au sein du scénario. De l’autre, cette demeure étouffante, remplie de mystère et de danger. Rien qu’un simple couloir revêtu de bois et finissant par cette porte rouge nous donne l’image d’un cercueil… Ce qui amène à dire que Trey Edward Shults a une grande maîtrise de l’espace et de la caméra. Pour son deuxième long-métrage, c’est du beau travail. En effet, les mouvements et les plans participent grandement à l’efficacité des décors. Les jeux de couleurs sont exceptionnels, avec un beau travail sur les nuances de noir et sur les sources uniques (lampe-torche, etc.). Enfin, la bande sonore est remarquable et colle également à l’ambiance, oscillant intelligemment entre les aigües et les graves.
Un casting assez inégal…
Côté casting, c’est vraiment très moyen… Pourtant saisissant, Joe Edgerton n’arrive pas, selon moi, à rentrer dans son personnage. Il est assez fade et trop froid dans son interprétation. En revanche, Kelvin Harrison est formidable dans le rôle de cet adolescent complètement désemparé, ce qui pourrait nous rappeler Daniel Kaluuya dans « Get Out ». La mère est interprétée par Carmen Ejogo, qui a un rôle transparent et vraiment secondaire. Face à cette famille, nous retrouverons Christopher Abbott et Riley Keough, un duo assez inquiétant voire glauque dans le comportement de leurs personnages…
Pour résumer… Malgré une ambiance pesante et inquiétante, « It Comes at Night » n’arrive pas à surprendre avec un thriller psychologique en manque de suspens, de rebondissements et d’enjeux. Le rythme est agaçant et le scénario manque en crédibilité. Heureusement que la mise en scène rattrapera le coup avec des décors glaçants et une bande sonore remarquable.
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Note pour le scénario : | ![]() |
Note pour la direction artistique : | ![]() |
Note pour le casting : | ![]() |
Note Globale : |
10/20 |