Été 85

Fiche : 

Date de sortie : 14 juillet 2020
Durée du film : 1H40
Genre : Drame
Avec : Félix Lefebvre, Benjamin Voisin, Philippine Velge
Réalisé par : François Ozon

Résumé :

L’été de ses 16 ans, Alexis, lors d’une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l’ami de ses rêves. Mais le rêve durera-t-il plus qu’un été ? L’été 85…

Ma Critique :

Après deux excellents longs-métrages « Frantz » en 2016 et « Grâce à Dieu » en 2019 (j’avais moins apprécié le thriller érotique « Un amant double »), François Ozon réalise un nouveau drame intitulé « Eté 85 », une adaptation libre du roman d’Aidan Chambers, « La Danse du coucou ». Le film est sorti au cinéma le 14 juillet 2020 et a également fait partie de la Sélection officielle Cannes 2020 qui, pour rappel, a malheureusement été annulé en raison de la crise sanitaire.

Ayant reçu 11 nominations à la 46^ème éditions des César (sans remporter aucun prix…), qu’en est-il de cette nouvelle réalisation ? La réponse dans cette nouvelle Media’ Critique (sans spoilers).

Un vent de nostalgie.

La mise en scène du film « Eté 85 » est soignée et nostalgique, avec une reconstitution des années 80 réussie dans les moindres détails : les costumes, les couleurs, les coiffures, les décors, les virées à mobylette, la fête foraine et la musique. C’est très immersif ! Toujours dans cette optique, François Ozon opte pour un tournage en pellicule, au Super 16. Ce choix visuel donne un grain à l’image, offrant ainsi une certaine sensualité aux personnages et de belles couleurs que l’on ne retrouve pas forcément avec l’image numérique. Le rendu visuel est donc remarquable.

N’oublions pas la bande originale entraînante avec une touche électronique de l’époque et qui, à l’instar du visuel du film, nous fait voyager dans le passé : « In Between Days » de The Cure, « Sailing » de Rod ou encore « Cruel Summer » de Bananarama.

Une histoire passionnante.

« Eté 85 » dispose d’un scénario très classique, d’une grande simplicité et sans véritable surprise sur son déroulement (sauf peut-être le dénouement). Il repose sur une histoire romantique, sagement racontée, entre deux adolescents Alex et David : leur rencontre, les moments de complicité, leur relation amicale puis amoureuse, et enfin la chute tragique et inévitable. La réalisation de François Ozon se rapproche donc fortement d’un « teen movie », sans véritable originalité. Pour autant, le scénario dégage un certain charme, nous rappelant à travers certains passages notre adolescence, et demeure tout de même bien ficelé et suffisamment rythmé pour nous tenir en haleine jusqu’à la fin de cette histoire touchante.

« Eté 85 » bénéficie également d’un bon développement des personnages, de très bons dialogues et quelques jolies références cinématographiques. Le seul véritable regret pour ce long-métrage, c’est le côté dramatique très peu convaincant durant la seconde moitié de l’histoire. En effet, le dénouement tragique n’a pas réussi à me bousculer et je n’ai malheureusement pas réussi à ressentir la moindre émotion. Pour ceux qui aurait vu « Eté 85 », partagez-vous ce même sentiment ?

Une bonne distribution !

Terminons sur la distribution, portée par le jeune duo composé de Felix Lefebvre et Benjamin Voisin. Les deux acteurs principaux proposent des interprétations honorables, même si parfois un peu surjouées à mon humble avis au cours de scènes dramatiques. Les rôles secondaires sont également convaincants : Valeria Bruni-Tedeschi, Isabelle Nanty, Melvil Poupaud et Philippine Velge (pour son premier rôle au cinéma).

Pour résumer… Réalisé par François Ozon, « Eté 85 » est un drame divertissant et bien rythmé. Peu d’originalité mais tout de même un plaisir de visionner cette histoire d’amour au cœur des années 80. La mise en scène est soignée et la distribution est honorable.