The Whale

Fiche : 

Date de sortie : 8 mars 2023
Durée : 1h57
Genre : Drame
Avec : Brendan Fraser, Sadie Sink, Ty Simpkins
Réalisée par : Darren Aronofsky

Résumé :

Charlie, professeur d’anglais reclus chez lui, tente de renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption.

Ma Critique :

Le savais-tu ? The Whale marque le grand retour de Brendan Fraser au cinéma et lui valut l’Oscar du meilleur acteur cette année. Si le comédien n’a jamais totalement disparu des écrans (notamment dans les séries Trust et Doom Patrol), il n’a jamais renoué avec le succès de la trilogie La Momie au début des années 2000. L’acteur s’était fait plus rare ces dernières années, en raison de problèmes de santé ainsi qu’une dépression suite à une agression sexuelle perpétrée par Philip Berk, ancien président de la Hollywood Foreign Press Association.

Après d’excellents longs-métrages tels que Requiem for a Dream, The Wrestler et Black Swan, Darren Aronofsky avait fortement divisé la critique presse et les spectateurs en 2017 avec Mother!, un thriller fantastique intense et anxiogène. Une véritable expérience cinématographique qui, à l’époque, m’avait profondément marqué (je vous le conseille d’ailleurs). Après cinq années d’absence, le réalisateur américain revient dans les salles obscures avec The Whale, l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Samuel D. Hunter qui signe le scénario de ce film dramatique. Verdict d’après-séance dans cette nouvelle Media’Critique, sans spoilers !

Une histoire bouleversante

L’attente fut longue pour voir ce film sur le grand écran… Plus d’un mois après sa sortie en France, les cinémas Pathé Gaumont (le complexe le plus proche de chez moi) décident enfin de diffuser quelques séances en version originale. Quelle véritable claque ! Tant d’émotions devant ce drame, à la fois bouleversé et terriblement anéanti par cette terrible et douloureuse histoire. Avec The Whale, Darren Aronofsky signe un excellent long-métrage et réussit une nouvelle fois à nous interpeller. Pour adapter cette pièce théâtrale, le réalisateur se tourne vers un huis-clos, dans un appartement, centré sur son personnage principal. Le spectateur se retrouve ainsi plongé dans ce lieu obscur et oppressant et assiste à de nombreux plans exposant avec insistance le physique de cet homme. Côté scénario, l’intrigue est captivante avec d’excellents dialogues et une relation père-fille très émouvante. Il est également enrichi par quelques histoires adjacentes (le passé du protagoniste, sa situation professionnelle, etc.) utiles à la bonne compréhension de la situation.

Enfin, de nombreuses thématiques sont très bien abordées, permettant ainsi à de nombreux spectateurs d’une manière ou d’une autre de s’identifier à travers ce film : la dépression, l’abandon, l’amour paternelle, le divorce, la peur du regard de l’autre, l’homophobie, le suicide et l’obésité. Là ou The Whale se démarque des autres productions américaines, c’est qu’il aborde le sujet de la dépression causé par un problème physique et non pas comme souvent par l’alcool ou la drogue.

Méconnaissable !

Présenté sous forme de huis-clos, la mise en scène de The Whale marque le coup avec l’absence de hors-champ. Ainsi, toutes les scènes sont visibles (crises, apparence physique, malaises, difficultés dans les mouvement, etc.) et accentuent le côté dramatique du film. Il est donc difficile de ne pas être sensible à cette situation. D’autre part, la transformation de Brendan Fraser est visuellement incroyable. L’acteur est méconnaissable dans ce rôle. Côté décor, l’intrigue se passe exclusivement dans l’appartement de cet homme. La lumière est soignée ainsi que les prises de vue. Enfin, la bande originale est remarquable et renforce le ton dramatique de cette histoire.

Un retour en puissance

Le film The Whale est porté par une excellente distribution. Ce drame signe enfin le retour de Brendan Fraser dans un rôle qu’il interprète à merveille. Son jeu est bouleversant, l’acteur est véritablement impliqué dans son personnage. L’Oscar est largement mérité. Parmi les seconds rôles, Sadie Sink nous offre également une bonne interprétation dans le rôle de la fille de Charlie. Un caractère qui colle parfaitement au jeu de l’actrice. Enfin, Hong Chau est honorable et amène à travers son personnage à de beaux moments de complicité avec Brendan Fraser.